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L’Acoustique perd un grand acousticien et un ami

Maurice Auffret, que le monde de l’acoustique a bien connu, est décédé des suites d’une longue maladie le lundi 15 avril dernier. Dans le prochain numéro d'Echo bruit dont la parution est prévue pour la fin du mois de juin, son amie Alice Debonnet-Lambert, ancienne directrice du CidB, rend hommage à cet acousticien compétent, pédagogue et généreux qui a fidèlement accompagné le CidB pendant des dizaines d’années. Il a notamment été un grand contributeur de la permanence Infobruit de conseil en acoustique du bâtiment proposée par le CidB aux particuliers.

Nous reproduisons ci-dessous une réponse à une question en ligne que Maurice nous a aidés à rédiger. La personne souhaitait réduire les bruits du moteur d’un bateau de type in-bord, en isolant le caisson qui recouvre le moteur et qui sert de banquette (caisson en bois, recouvert de garniture de siège en simili).

La question en ligne portait sur le type de matériau à utiliser, et ce à moindre frais. Nous avons choisi cette fiche car elle est symbolique des deux grandes passions de Maurice, l’acoustique et la mer. Cette fiche, qui avait été dictée par Maurice en quelques minutes, sans que nous ayons quasiment à la réécrire, illustre parfaitement ces deux aspects de la personnalité de Maurice, cette alliance entre la précision de l’acousticien et l’esprit débrouillard du marin. 

Voici sa réponse :

Un encoffrement est efficace s'il est constitué de matériaux lourds montés de manière étanche et s'il incorpore sur toute sa surface interne un matériau absorbant. Attention : ces préconisations sont exclusivement valables pour l'encoffrement d'un moteur à refroidissement par eau.

Le caisson lui-même est construit en contreplaqué marine multiplis (épaisseur 22 mm) ; pour permettre d'éventuelle réparations, il est conçu à panneaux démontables. L'intérieur du caisson est tapissé par un matériau absorbant. La mousse à picots peut convenir, mais elle devra être changée régulièrement en raison des gaz d'échappement et de la graisse du moteur. Le capotage doit être posé sur une embase plane fixée au bateau (membrure, bordé). Cette embase doit être elle-même mise en étanchéité par rapport à la structure au moyen d'un mastic souple mis en œuvre à la pompe. On utilisera un mastic résistant à l'huile. Un joint en mousse chargé de goudron est appliqué afin d'assurer l'étanchéité entre l'embase support et le capot, lequel est fixé à l'embase au moyen de fixations de type sauterelle qui permettront la mise en compression du joint.

Il convient ensuite d'alourdir le capot. On tapissera pour ce faire le capotage avec de la tôle galvanisée, d'épaisseur minimale 2 mm (plus l'épaisseur est importante, plus l'isolation est élevée ; mais il faut penser à l'ouverture du capot). Pour améliorer encore l'efficacité du dispositif, on pourra également disposer entre la tôle et le contreplaqué une couche de matériau amortissant (amortissant visco-élastique auto-adhésif ou à coller). Ce matériau n'est efficace que s'il est pris en sandwich entre le contreplaqué et la tôle. C'est pourquoi la tôle sera vissée (une vis tous les 15 cm) au contreplaqué, la couche d'amortissant ayant été préalablement agrafée au contreplaqué (maillage carré de 10 cm × 10 cm).

Enfin, on gardera à l'esprit qu'une part de l'énergie vibratoire est transmise par la coque du bateau. Cette énergie peut être réduite en plaçant le moteur sur des silent blocks.

 



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