
Réglementation acoustique
Protection des bâtiments vis-à-vis des bruits extérieurs
Le classement des voies bruyantes
L'arrêté du 30 mai 1996 fixe les dispositions relatives « aux modalités de classement des infrastructures de transports terrestres et à l'isolement acoustique des bâtiments d'habitation dans les secteurs affectés par le bruit ».
Dans chaque département, le préfet est chargé de recenser et de classer les infrastructures de transports terrestres en cinq catégories en fonction de leurs caractéristiques sonores et du trafic. Après consultation des communes, le préfet détermine les secteurs affectés par le bruit au voisinage de ces infrastructures, les niveaux sonores à prendre en compte par les constructeurs et les isolements acoustiques à respecter lors de la construction d’un bâtiment.
Les routes concernées
Doivent être classées toutes les routes dont le trafic est supérieur à 5000 véhicules par jour, et toutes les voies de bus en site propre comptant un trafic moyen de plus de 100 bus/jour, qu’il s’agisse d’une route nationale, départementale ou communale.
Les secteurs affectés par le bruit
De part et d’autres des infrastructures classées, sont déterminés des secteurs dont la distance à la voie de circulation varie entre 10 et 300 mètres, selon leur catégorie sonore.
La carte représente des zones où les niveaux sonores dans l’environnement dépassent ou risquent de dépasser à terme, du seul fait des infrastructures de transports terrestres, un niveau sonore de 60 dB(A) en période de jour (en LAeq(6h-22h)).
Affichage en mairie
Les périmètres des secteurs affectés pas le bruit, ainsi que les prescriptions d’isolement acoustique, doivent être annexés au Plan local d’urbanisme (PLU) mis à la disposition du public en mairie.
Sans qu’il s’agisse d’une obligation, il est même recommandé aux maires d’intégrer cette cartographie et ces informations en annexe de la carte communale.
Le recensement et le classement des infrastructures sont également disponibles à la préfecture de votre département.
Incidences du classement sonore sur les règles de construction des bâtiments d’habitation
Les voies sont classées en cinq catégories en fonction de la densité du trafic. Les isolements de façade exigés sont compris entre 30 dB(A) (minimum imposé même en zone très calme) et 45 dB(A) pour un bruit de type routier.
Dépendant essentiellement de la catégorie de la voie et de la distance des façades à cette voie, ces exigences d’isolement visent un objectif de niveaux de bruit résiduels intérieurs ne dépassant pas 35dB(A) de jour et 30 dB(A) de nuit.
L’isolement acoustique caractérise ici la capacité de la façade, fenêtres fermées, à résister à la transmission du bruit venant de l’extérieur.
Labels et certifications
Certification QUALITEL et exigences acoustiques
Gages de qualité, les certifications qui accompagnent un logement neuf sont décernées aux constructions qui, par leur conception architecturale, les matériaux et les équipements choisis, l’isolation mise en œuvre, vont permettre des économies de chauffage et d’entretien, assurer une certaine qualité acoustique, etc. L’élaboration des référentiels de certification, le contrôle de la conformité d’une construction à ces référentiels et la décision d’attribuer ou non la certification, sont confiés à des organismes indépendants, accrédités par le COFRAC.
Afin d'inciter les constructeurs à prendre mieux en considération l'intérêt de l'isolation acoustique des bâtiments d'habitation, l'arrêté modifié du 10 février 1972 a créé un label « confort acoustique ». Ce label a été relayé ultérieurement par le label Qualitel « confort acoustique » délivré par l’Association QUALITEL.
Dans la plupart des domaines acoustiques, la réglementation acoustique de 1994, appelée alors Nouvelle Réglementation Acoustique ou NRA, a rendu obligatoire les performances du label associé à l'ancienne réglementation. Dans la mesure où la plupart de ces isolements permettent déjà un certain confort acoustique, l’utilité d’un nouveau label aux exigences nettement plus élevées que ceux de la NRA ne s’est pas imposée. Le label Qualitel « confort acoustique » a donc été supprimé. Aujourd’hui, la certification Qualitel impose des exigences sur les bruits de chocs, le bruit de VMC double flux en chambre ou encore sur le traitement acoustique des locaux techniques pour production d’ECS Thermo…
Le groupe QUALITEL
QUALITEL est une association indépendante, créée en 1974, dont la vocation est de promouvoir et valoriser la qualité de l’habitat en France. CERQUAL est son organisme chargé de certifier cette qualité, au travers de référentiels de certification élaborés avec les représentants de la filière construction, des acteurs de l’offre du logement et des consommateurs.
Il existe actuellement plusieurs marques de certification sur le logement neuf : Qualitel, Habitat Environnement, NF Logement, NF Logement HQE, ou sur le logement existant : Patrimoine Habitat, Patrimoine Habitat Environnement, etc.
Ces certifications s’intéressent à la qualité d’ensemble de la construction autour de différentes thématiques portant sur :
- Le confort (acoustique, hygrothermique, visuel …) ;
- La qualité sanitaire et la protection (qualité de l’air intérieur, qualité de l’eau, sécurité,…) ;
- L’économie et l’énergie (performance énergétique, coût d’entretien, charges…) ;
- L’environnement (impact du bâtiment et de la construction, eau, déchets…).
Chacune de ces certifications permet la délivrance conjointe des labels d’Etat (performance énergétique, bâtiment biosourcé…).
La demande de certification relève d'une démarche volontaire du maître d‘ouvrage (promoteur, bailleur, copropriété…). L'obtenir l’engage à une obligation de résultat : celle de réaliser l'opération en conformité avec les référentiels des certifications et labels recherchés.
En savoir plus : www.qualite-logement.org
Garanties sur l'isolation acoustique dans l'achat d'un logement neuf
Vous avez acheté un logement sur plans. Une fois l'immeuble livré, si vous constatez un défaut d’isolation acoustique après avoir pris possession de votre nouveau logement, votre voie de recours repose sur la garantie de parfait achèvement.
Garantie d'isolation acoustique
Garantie biennale de bon fonctionnement
Garantie décennale et assurance dommage-ouvrage
Assurance dommages-ouvrage
L'assurance dommages-ouvrage ne couvre que la réparation des dommages qui compromettent la solidité de l'ouvrage ou des éléments d'équipement qui lui sont indissociables et qui relèvent de la garantie décennale. Le vendeur doit souscrire une assurance dommages-ouvrage pour votre compte (elle est à votre charge). Demandez au vendeur de vous remettre l'attestation d'assurance dommages-ouvrage et un exemplaire du contrat d'assurance. Pour mettre en œuvre cette garantie, envoyez un courrier recommandé à l'assureur en l'informant des désordres. Ce mécanisme vous permet d’obtenir réparation plus rapidement, à charge pour l'assureur de se retourner ensuite contre les entreprises responsables.
La responsabilité contractuelle de l'entrepreneur
Les vices qui peuvent apparaître plus d'un an après la réception n'entrent pas dans le champ d'application de la garantie de parfait achèvement. S'ils ne sont pas assez importants, ils ne pourront non plus être couverts par la garantie décennale. Ces dommages intermédiaires pourront néanmoins être réparés au titre de la responsabilité contractuelle. Celle-ci pèse sur celui qui était chargé de l'exécution des travaux. Le délai pour agir varie entre 10 et 30 ans, en fonction du statut du constructeur. Pour pouvoir engager la responsabilité du constructeur, il faut établir l'existence d'une faute (mauvaise exécution du travail, violation des règles de l'art...), d'un lien de causalité avec le dommage et, bien évidemment, d'un préjudice.
Les bruits de voisinage sont-ils considérés comme un vice caché ?
- antérieur à la vente (avant le transfert de propriété) ;
- s’il n’est pas visible lors de la vente, et ;
- s’il rend le bien impropre à sa consommation. C’est le cas notamment d’un sous-sol inondable ou encore de fissures murales portant atteinte à la solidité de la structure du bâtiment.
- le bruit doit constituer une nuisance telle que si les acheteurs en avaient eu connaissance, ils n’auraient pas signé le contrat de vente. Aux plaignants d’en apporter la preuve ;
- les plaignants n’aient pas connaissance au moment de la vente de travaux d’isolation en cours ;
- le voisinage à l’origine du bruit occupe déjà les locaux au moment de la signature de la vente.
Ce que l’acheteur peut obtenir en cas de vice caché
-
la nullité de la vente ;
-
le remboursement des frais du contrat de vente (notaire) ;
-
la réduction du prix de vente dans un délai de 5 ans à compter de la conclusion de la vente ;
-
des dommages et intérêts. Si vous souhaitez obtenir réparation du dommage, vous devrez en plus prouver la mauvaise foi du vendeur.
Références
L'attestation acoustique
Quels bâtiments sont concernés ?
Il s'agit des immeubles à usage d'habitation dont le permis de construire a été déposé à compter du 1er janvier 2013. Sont concernés les travaux sur les bâtiments soumis à permis de construire ou les maisons individuelles accolées, contiguës à un local d'activité ou superposées.
A l'achèvement des travaux, le maître d'ouvrage doit fournir une attestation acoustique (article R111-4-2 du Code de la construction et de l'habitation). Cette attestation doit permettre de démontrer qu'il a bien pris en compte la réglementation acoustique dans le cadre des travaux.
A qui fournir l'attestation ?
A l'autorité administrative qui a délivré le permis de construire, le plus souvent la mairie. Elle est jointe à la déclaration d'achèvement des travaux.
Comment réaliser cette attestation ?
Un arrêté de 2012 fixe en annexe un modèle à respecter (voir les références ci-dessous). Le respect des normes acoustiques est attesté sur des constats effectués dans les phases études et chantier. Pour les travaux concernant plus de dix logements, l'attestation s'appuie sur des mesures acoustiques. Ces mesures doivent être réalisées à l'achèvement des travaux.
Le GIAC y dédie un site Internet.
Dans son avis du 11 décembre 2018 relatif à l'attestation de prise en compte de la réglementation acoustique des logements, le CNB (Conseil national du bruit) a consideré que malgré l'amélioration de la prise en compte de l'acoustique avant la fin des chantiers, ce dispositif fait encore aujourd'hui l'objet d'une application imparfaite.
Références
- Décret n° 2011-604 du 30 mai 2011 relatif à l'attestation de prise en compte de la réglementation acoustique à établir à l'achèvement des travaux de bâtiments d'habitation neufs ;
- Arrêté du 27 novembre 2012 relatif à l'attestation de prise en compte de la réglementation acoustique applicable en France métropolitaine aux bâtiments d'habitation neufs ;