Le city-stade du gymnase Jacques-Ducasse de la ville de Kremlin-Bicêtre (94) a réouvert fin janvier 2023 après des mois de fermeture pour rénovation. Un système anti-bruit et anti-vibration a été intégrés à la structure. L'occasion de revenir sur les mesures pouvant être mises en place pour une gestion avisée des city-stades.
A Kremlin-Bicêtre, le city-stade est équipé
Le city-stade étant très endommagé, la ville de Kremlin-Bicêtre (92) a lancé un projet global de rénovation, notamment pour des raisons de sécurité. Dans ce cadre, deux dispositifs anti-bruit ont été mis en place. Le premier dispositif concerne la structure : il est principalement destiné aux jeux de balles pour limiter les bruits d’impacts des tirs de ballons sur les grilles métalliques du terrain. Il était en effet courant que les grilles en métal s’entrechoquent au contact des ballons de football. Cela créait de fortes résonances. Tous les trois mètres, d’épais amortisseurs de caoutchouc dits « silent-bloc », de six centimètres d’épaisseur ont été installés au niveau de chaque fixation des grilles métalliques. Le deuxième dispositif concerne le jeu de basket-ball. Pour limiter les bruits d’impact sur le bitume, la mairie a installé un revêtement en gazon synthétique de 2,5 centimètres d’épaisseur. Mené en partenariat avec l’équipementier Cammasport, le projet a permis une baisse des niveaux sonores pendant les activités sportives, affirme Adrien Guiot, responsable du service des sports de la commune.
Les city-stades au cœur des inquiétudes
Les city-stades et autres terrains multisports en extérieur, sont généralement situés au cœur des quartiers urbains et servent de lieux de sociabilisation car en accès libre. Souvent très proches des habitations, ils font parfois l’objet de plaintes des riverains qui déplorent les choix d’implantation de la commune. Certaines plaintes se retrouvent devant les tribunaux. En 2014, l’organisation par une association de matchs de basketball sur un terrain multisports de la commune du Tampon (La Réunion) avait occasionné une gêne pour les riverains qui se plaignaient de nuisances sonores constituées par les cris, sifflets, klaxons et cornes ou tambours des spectateurs du fait d’un public nombreux et démonstratif. La Cour de cassation avait ainsi reconnu que ce trouble était constitutif de nuisances présentant un caractère anormal, puisqu’elles se produisaient après 21 heures et plus de six fois par an (Cour de cassation, civile 3, 2 décembre 2014, n°12-24.609).
Pourtant, des précautions peuvent être prises en amont pour limiter les nuisances. En 2011, le Conseil National du Bruit (CNB) a édité un guide pour une implantation et une gestion avisée des aires de sport en plein air en milieu urbain. Ce guide préconise notamment de réaliser une étude d’impact des nuisances sonores avant tout projet, et émet un certain nombre de précautions comme privilégier les revêtements et équipements limitant les bruits d’impact. Le maire peut également agir en prenant un arrêté municipal pour en réglementer l’usage. Cet arrêté peut par exemple fixer des horaires, sans toutefois en interdire catégoriquement l’accès aux jeunes, ce qui constituerait une violation du principe d’égalité entre citoyens.
Pour consulter le guide n° 2 du CNB, « pour une implantation et une gestion avisée des aires de sport en plein air en milieu habité », juillet 2011 : https://www.bruit.fr/images/stories/pdf/guide_cnb_aires_sports_plein_air.pdf