A l'occasion de la révision du projet de Plan Climat 2024-2030 de la Ville de Paris (75), il est opportun de s'interroger sur les co-bénéfices air-bruit de ce programme d'actions. Cet article identifie les co-bénéfices air-bruit pour une amélioration de la qualité de l'environnement sonore parisien, aussi.
Après la concertation qui s’est déroulée fin 2022, l’avant-projet définitif du nouveau Plan Climat 2024-2030 a été adopté en Conseil de Paris le 13 décembre 2023. Il est ensuite entré dans une nouvelle phase : porter à la connaissance du public l’avant-projet définitif, avant son adoption définitive avant la fin de l’année 2024. Le projet porte l'ambition de faire « plus vite, plus local et plus juste ». Il s’accompagne d’objectifs ambitieux, afin d’atteindre une réduction très importante de nos émissions de gaz à effet de serre en 2030, puis la neutralité carbone en 2050.
Pour élaborer ce document, la Ville de Paris a réalisé un travail de cartographie des zones de fragilité en santé environnementale, avec pour objectif d’identifier les zones qui cumulent un certain nombre de déconsidérations liées aux nuisances environnementales, dont la pollution de l'air, mais aussi la pollution sonore, aux facteurs de vulnérabilité de la population (facteurs sociodémographiques et sanitaires) et à la carence en certaines aménités urbaines.
Il s'agira d'abord de réequilibrer l'espace public, en régulant le traffic automobile et en transformant le boulevard périphérique en boulevard dit urbain. Pour aller plus loin, la Ville limitera la vitesse sur le périphérique à 50km par heure. Le périphérique est chaque jour emprunté par 1,2 million d’usagers, représentant 3 % des trajets quotidiens en Ile-de-France. Pour la Ville, cela permettra notamment de réduire l’exposition au bruit des riveraines et riverains du périphérique. La Ville de Paris se mobilise aussi pour réduire significativement le nombre d’autocars de tourisme.
Par ailleurs, parce que les bâtiments parisiens, très minéraux, ont été construits sous un climat temperé qui n'existe plus aujourd'hui, la Ville prévoit d'adapter le bâti aux vagues de chaleur en menant de grands travaux de rénovation thermique. Elle mentionne à juste titre Le Plan local d'urbanisme bioclimatique, qui rappelle que « les interventions sur les constructions existantes concourent à l’amélioration de leurs performances énergétiques et de leurs qualités bioclimatiques, sans en dégrader le confort acoustique ». Des co-bénéfices, oui. mais attention aux incompatibilités.
Source : Plan Climat 2024-2030 - Ville de Paris - décembre 2023