La musique agit de façon inconsciente et imperceptible sur nos capacités à agir. Tant et si bien qu’on peut se servir de la musique comme support de formation aux techniques de vente, de management ou de développement personnel. Florence Clair, musicienne et ancienne cadre commerciale, a développé un concept pédagogique novateur axé sur l’écoute et le développement des compétences. Décryptage.
La musique a des répercussions bénéfiques sur les conditions de travail et sur la santé. Des recherches scientifiques menées dans les disciplines de la musicologie et de la psychologie l’ont prouvé. Mais l’effet pédagogique de la musique sur l’amélioration des compétences des salariés en entreprise est nettement moins connu. Issue des mondes de la musique et de l’entreprise, Florence Clair s’est intéressée de près à ces bienfaits insoupçonnés de la musique et a créé une méthode de formation qui utilise la musique pour développer l’écoute et les compétences des salariés, étudiants ou personnes en réflexion sur leur carrière. Dans sa pratique, Florence Clair s’appuie sur ses expériences professionnelles de violoniste d’orchestre et de responsable commercial pour démontrer que la musique agit de façon inconsciente et imperceptible sur nos capacités à agir.
Partie du constat que les commerciaux ne font pas assez appel à leurs capacités d’écoute, elle teste tout d’abord sa méthode auprès de cadres en transition de carrière. Les ateliers « Conduire l’entretien de vente » et « Elaborer son offre de services » sont probants : utilisée comme outil de formation et d’écoute des motivations, la musique leur permet de prendre conscience de leur potentiel pour se réinsérer plus vite. Ces formations, qu’elle anime en amenant chacun à transposer les effets de la musique sur sa propre progression, lui confirment que des synergies existent entre le monde de la musique centré sur le subjectif, et celui de l’entreprise tourné vers l’objectif. Pour relier ces deux mondes sur le plan pédagogique, un jeu de questions liées à l’écoute musicale et au contexte professionnel et des mises en situations musico-professionnelles dégagent des axes de progrès applicables dans la fonction exercée. Sa gestion personnalisée des ressentis et de la psychologie de groupe facilite l’appropriation de sa méthode.
Quelles sont donc les influences qui ont amené Florence Clair à concevoir sa méthode ? Pierre Mariétan, dans L'environnement sonore : approche sensible, concepts, modes de représentation, a été une source d’inspiration sur les caractéristiques sonores environnementales agissant sur l’écoute. Dans Bruits, Jacques Attali a exploré les associations prévisibles de l’utilisation de la musique par la société sur de futurs modèles économiques. Enfin, Véronique Alexandre Journeau, dans Musique et effet de vie, propose « d’admettre que la musique pénètre dans l’esprit…….pour toucher l’affectivité, l’imagination, la raison, l’action-volonté, l’intuition, la conscience….et bien-sûr l’inconscient ».
Selon l’objectif – il peut s’agir de s’approprier une technique de vente, de management ou de recherche d’emploi, de mobiliser une équipe, de mieux maîtriser la prise de parol, de gérer son stress ou encore d’accompagner une personne en réflexion sur son parcours –, Florence Clair s’appuie sur l’audition de morceaux choisis pour faire réagir l’auditoire, émerger les attentes, les points faibles ou forts des participants, puis des axes de progrès. Par exemple, l’écoute du quatuor piano & cordes K478 de W.A Mozart peut inspirer une réflexion mesurable de la situation acheteur-vendeur, une symphonie ou l’ouverture d’un opéra peuvent illustrer le parallèle entre management d’entreprise et direction d’orchestre, ou bien encore, une œuvre contemporaine comme Terra Incognita de D. Dufour peut provoquer un lien avec l’instant présent lors d’un séminaire d’intégration. Les ateliers peuvent aussi consister en la mise en musique d’un argumentaire de vente ou l’écriture d’une « symphonie de compétences ».
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