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Sonorisation des voitures électriques : vers moins de sons futuristes ?

Selon une étude publiée en juin par une société de branding sonore, le public n'adhére pas aux sons futuristes émis par les actuelles voitures électriques. Ils leur préfèrent des sons plus proches de la nature, voir des sons plus traditionnels émis par les véhicules à moteur thermique. 

 

En 2050, la majorité des véhicules en circulation pourrait être électrique*. Très peu sonores à une vitesse basse, les voitures électriques font progressivement leur place en silence dans l'espace urbain. Pour assurer la sécurité des piétons et des cyclistes, la loi impose aux fabriquants de voitures électriques de les équiper d'un bruit minimum lorsque le véhicule roule à moins de 20 kilomètres par heure. La loi n'impose pas de bruit particuliers. Pour cette raison, chaque constructeur a choisi une signature sonore propre à sa marque, en redoublant de créativité.

Une enquête menée aux Etats-Unis par l'entreprise d'habillage sonore Listen et par le spécialiste de neuromarketing CloudArmy démontre pourtant que le public n'adhère pas à certains choix des marques. L'étude a en effet donné à écouter dix sons différents à un panel de 400 participants, dont la moitié est propriétaire de véhicules électriques : cinq sons tonaux (ce sont des sons qui se rapprochent d’un accord, que l’on peut fredonner), et cinq sons atonaux (des sons qui se raprochent du vent, du suitement de l'eau ou du bruit blanc). Dans le rapport d'études, il est possible d'écouter chacun de ces sons. Les sons atonaux sont préférés aux sons tonaux.

Les aigus agacent

Le public préfère les bruits blancs, plus organiques, aux compositions musicales. Ils réclament même des sons plus proches des moteurs thermiques. Le fabriquant Dodge s'est d'ailleurs adapté en reproduisant le bruit d'un moteur v8. Même si les hautes fréquences sont préférées dans les sons synthétiques, voir même inévitables, ils accroîent la fatigue des interrogés et peuvent paraître agaçants. En résumé, le public rejette tout son assimilable à de sons de science fiction. Les résultats de l'enquête montrent aussi que la diversité des sons tonaux dans l'environnement urbain peut créer une dissonance désagréable, comme un mauvais accord en musique.
 
Pour mémoire, depuis le 1er juillet 2019, dans l'Union européenne, tous les nouveaux véhicules hybrides et électriques européens doivent être équipés d’un avertisseur sonore. Au 1er juillet 2021, l’ensemble du parc devait être équipé. Des exceptions sont néanmoins prévues dans les textes pour les véhicules déjà émetteurs de bruit leur permettant d’être audibles : radar de recul sonore, moteur à combustion interne, etc. Le véhicule doit produire un son entre le démarrage et jusqu’à ce que la vitesse de 20 km/h soit atteinte (contre 30 km/h aux Etats-Unis), ainsi qu'en marche arrière. Selon le règlement des Nations Unies auquel le texte européen fait référence, les véhicules doivent émettre moins de 50 décibels à 10 km/h, et 56 décibels à 20 km/h. Issue d'une exigence européenne, la règle est entrée dans la réglementation française par un arrêté du 21 mai 2021.
 
Une question sur le bruit ?