Accéder au contenu principal

19 ème journee nationale de l’audition : paroles d’experts

La conférence de presse de lancement de la 19ème Journée Nationale de l’Audition s’est déroulée le 3 mars à Paris. Un certain nombre d’experts sont venus témoigner de leur soutien à cette manifestation et faire passer des messages de prévention.

Enquetes-JNA-Ifop-Paroles-dexpert-350-233La conférence de presse de lancement de la 19ème Journée Nationale de l’Audition s’est déroulée le 3 mars à Paris. Un certain nombre d’experts sont venus témoigner de leur soutien à cette manifestation et faire passer des messages de prévention.

La date du 3 mars n’avait pas été choisie au hasard puisque qu’elle correspond à la Journée Mondiale de l’Audition. C’est pourquoi le Docteur Shelly Chadah, de l’OMS, a salué en direct depuis Genève, à cette initiative française qui constitue chaque année un rendez vous  très attendu sur le thème de la prévention et de la prise en charge des troubles de l’audition. Elle a rappelé que 360 millions de personnes dans le monde sont malentendantes, dont 80% dans des pays à faibles revenus, et 1 milliard de jeunes sont susceptibles de développer des troubles de l’audition en raison de la pratique de loisirs bruyants. Il est donc urgent de les sensibiliser à ces risques.

Lionel Collet, médecin ORL et Conseiller d’Etat, pense également que les troubles de l’audition constituent un enjeu de santé publique. Il se réjouit de la création imminente d’une Agence Nationale de Santé Publique (regroupement de l’INVS, de l’INPES et de l’EPRUS) qui permettra de rapprocher les spécialistes de l’épidémiologie et les acteurs de prévention et dans laquelle les associations d’usagers seront représentées.

En revanche, il estime que la durée de formation des audioprothésistes sur trois ans est insuffisante face à la complexité des problèmes qu’ils ont à traiter. La Grande conférence de la santé qui s’est tenue le 12 février 2016 a prévu la recertification des médecins ; l’ensemble des professions médicales doit entrer dans ce processus et Lionel Collet pense que les audioprothésistes devraient être les premiers à demander cette recertification pour garantir la qualité des services qu’ils proposent aux malentendants.

Martine Ohresser, médecin ORL, a évoqué en quelques mots trois sortes de troubles liés aux sons : l’hyperacousie, trouble émotionnel dans lequel les seuils d’inconfort sont considérablement abaissés, la personne a alors peur de l’environnement sonore ; la misophonie qui est une sensation émotionnelle désagréable indépendante des caractéristiques physiques du son mais liée plutôt à sa signification pour l’individu ; et la phonophobie, qui est une pathologie psychiatrique nécessitant une thérapie comportementale. A la question posée par un journaliste de savoir quel traitement existait pour l’hyperacousie, elle a indiqué que beaucoup d’hyperacousiques tentaient de se protéger des bruits par des bouchons et des casques, mais que c’était totalement contreproductif. Il faut au contraire choisir une rééducation aux sons qui consiste à écouter un bruiteur produisant des bruits blancs dont on augmente le niveau sonore de semaine en semaine. En trois ou quatre mois, si l’hyperacousie est récente, le problème peut être réglé.

Le professeur Hung Thai Van a quant lui, a souhaité passer un message qui lui paraît essentiel : les contrôles de l’audition effectués actuellement avec un test tonal (on fait écouter dans un casque des sons de différentes fréquences et le patient doit dire s’il les entend ou pas) sont absolument insuffisants pour qualifier le statut auditif d’une personne. Il faut réaliser un test vocal, en faisant écouter des syllabes, des mots, et cela en pratique courante dans les cabinets ORL. En effet, il voit beaucoup d’enfants déclarés normo entendants par les ORL mais diagnostiqués par les neuropédiatres comme « multidys » : dyslesxie, dysortographie, dysphasie, dyscalculie, et on finit par découvrir chez eux une neuropathie du nerf auditif, une atteinte des neurones, donc des troubles centraux de l’audition que les bilans ORL n’avaient pas pu détecter. Ces cas ne sont pas rares : on recenserait près de 7% de troubles centraux de l’audition dans les âges scolaires, d’où la nécessité absolue de modifier la façon  d’établir les bilans auditifs.

Valérie Rozec, docteur en psychologie de l’environnement au CIDB, a quant à elle témoigné du fait que les campagnes de sensibilisation menées par le CIDB en milieu scolaire depuis plus de trente ans, montrent que les pratiques d’écoute des jeunes sont de plus en plus précoces. C’est pourquoi, après être intervenu dans les lycées, puis les collèges, puis les écoles primaires, le CIDB a entrepris des actions dans les crèches afin d’informer les personnels de la petite enfance et les parents sur l’importance d’offrir un environnement sonore de qualité à leurs enfants pour leur bon développement. Une exposition, réalisée par le CIDB et baptisée « Grandir avec les sons », est proposée gratuitement à toutes les crèches qui le souhaitent, grâce à un soutien financier du Ministère de l’Environnement et de la Fondation agir pour l’audition.

Enfin,  pour clore cette conférence de presse, la JNA a présenté 3 spots vidéo…

3 spots vidéo de la JNA : « Mes oreilles j’y tiens et j’en prends soin ! »

La JNA a également produit trois spots vidéo qui suivent une même dynamique : « Mes oreilles j’y tiens et j’en prends soin ! » ; permettant de diffuser les messages de prévention à un large public.

Dans ces vidéos, trois messages de prévention sont délivrés :

  • « Je protège mes oreilles en concert et en discothèque, au travail, lors d’activités de loisirs, de jardinage ou de bricolage avec des protections auditives »
  • « Je fais des « pauses » loin du bruit »
  • « Je fais faire un bilan régulier de mon audition »

Le premier spot montre l’importance qu’a la musique dans la vie quotidienne d’un jeune d’une vingtaine d’années. Le deuxième spot expose le quotidien d’un directeur d’entreprise de menuiserie. Il montre les niveaux sonores élevés que l’on peut rencontrer sur le lieu de travail et notamment dans le métier du bois (machines, scies, discussions dans l’atelier). Il expose ensuite la nécessité de porter un casque anti-bruit pour les salariés. Dans la troisième vidéo, un couple de 70 ans nous rappelle la nécessité de garder ses oreilles en bon état le plus longtemps possible pour pouvoir toujours communiquer.

Visionner les 3 spots vidéo de la JNA

 

Une question sur le bruit ?