Eunoé

Catégorie
Art, design et paysages sonores
Date
4 Juin 2022 13:30 - 19:30
Lieu
Péniche La Pop, face au 61 quai de la Seine, Paris 19 (75)
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Chaque année, La Pop propose au public, notamment aux plus jeunes d’entre eux·elles, de découvrir une œuvre d’art crée pour le lieu, dont le son est le principal enjeu. Après Christian Boltanski, Robin Meier, Cécile Beau, Violaine Lochu et Kerwin Rolland, c’est au tour de la plasticienne ClariceCalvo-Pinsolle de s’emparer de cet espace flottant.
Comment fonctionne notre mémoire, qu’elle soit visuelle, olfactive ou sonore ? Selon quels procédés se tissent nos souvenirs ? Notre cerveau ne cesse de recevoir des événements qu’il trie, stocke, associe à des émotions et, parfois, qu’il efface. Pendant plusieurs années, Clarice Calvo-Pinsolle suit une thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) qui vise à traiter des souvenirs traumatiques grâce à des stimuli oculaires et auditifs bi-alternés. Cette expérience l’amène à concentrer ses recherches sur le rapport entre les sons et la mémoire et, plus particulièrement, sur la mémoire traumatique et les souvenirs qui disparaissent à la suite de chocs.
Elle s’intéresse à deux parties du cerveau en particulier : l’amygdale et l’hippocampe. L’amygdale joue un rôle essentiel dans la gestion des émotions et des réactions aux peurs. Elle est connectée à l’hippocampe, qui est mobilisée dans le processus de mémoire et dans la formation de souvenirs. Lors d’un événement traumatique grave, l’organisme met en place des mécanismes neuro-biologiques et neuro-physiologiques de sauvegarde exceptionnels, qui s’apparentent à une sorte de déconnexion, à l’origine de la mémoire traumatique. L’amygdale est alors déconnectée de l’hippocampe qui ne reçoit plus le contenu de la mémoire implicite émotionnelle. Celle-ci ne pourra pas totalement être transformée en mémoire déclarative autobiographique et affective. Une amnésie totale ou partielle peut s’installer.
Clarice Calvo-Pinsolle transforme la cale de la péniche en un espace organique faisant écho à l’intérieur du corps humain. Elle nous propose de nous laisser porter par une composition sonore spatialisée créée à l’aide de chercheur·euse·s et accompagnée de sculptures en verre gorgées d’eau qui s’interconnectent et s’auto irriguent. Il s’agit-là d’une réflexion sur la connexion, le flux, le réseau, la reconnexion à ses propres souvenirs et à ses écosystèmes internes.