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Le bruit ne s’arrête pas brutalement en limite de PGS

La mise en place d'un groupe de travail sur le bruit des avions a été initiée par l'Observatoire départemental de l'environnement sonore du Val de Marne (ODES 94), pour qu'un dialogue entre les autorités responsables de la plate-forme aéroportuaire d'Orly et les riverains (communes et associations) puisse s'engager, à l'occasion de la révision du Plan de gêne sonore (PGS). Sur la base de données objectives issues d'une campagne de mesures ainsi que sur l'écoute des Val-de-Marnais concernés, l’objectif de la démarche était de déduire, le cas échéant, quelques éléments concrets permettant d’alimenter le débat relatif à la pertinence des limites de PGS, au niveau local ou de manière plus générale.

Cette initiative, qui correspond aux objectifs du Conseil général du Val-de-Marne visant à améliorer la qualité de l'environnement sonore et aux missions confiées à l'ODES, a été soutenue par la collectivité, qui a accepté de financer l'étude acoustique dont le rapport intermédiaire est présenté aujourd'hui. Elle s'inscrit dans une démarche participative qui peut se dérouler au sein du comité de pilotage créé pour conduire ce projet d'étude fondé sur une campagne de mesures du bruit des avions au sol sur et à l'extérieur de la zone 3 du projet de PGS (voir plan ci-dessous).

L’étude, confiée au bureau d’études Acouphen (Rhône), a consisté en la réalisation d’une campagne de mesures ciblées autour de la limite de la zone 3 du projet de PGS, selon une méthodologie permettant d’analyser finement la décroissance des niveaux sonores dus au trafic aérien à proximité de cette limite. Les mesures ont intéressé dix communes du Val de Marne (voir plan ci-dessous) et ont porté à la fois sur les phases d’atterrissage et de décollage. Pour chaque commune, cinq points de mesure étaient répartis perpendiculairement à l’axe des couloirs aériens et espacés de 100 mètres les uns des autres. Au total, la campagne a concerné environ 7200 événements sonores.

La méthode de mesure adoptée, celle des LAeq courts (durées d’intégration 0,5 sec, séparation des différentes sources de bruit effectuée par codage, bruits parasites occasionnels éliminés), a permis notamment de déterminer :
- le niveau de crête (LAmax, soit le LAeq 0,5 s le plus élevé lors du survol)
- le niveau « LAeq particulier » sur la durée cumulée de passage des avions (durée pendant laquelle le bruit des avions émerge du bruit résiduel).

A noter que le LAeq particulier, ramené à la durée de passage des avions, est différent du « LAeq partiel » qui correspond au bruit des avions calculé sur l’ensemble de la période de mesure. Il ne permet pas d’établir une relation avec la dose globale de nuit pendant une période donnée, et n’est pas corrélé à l’indicateur Lden désormais retenu pour l’établissement des PGS (voir ci-dessous). De même, il faut préciser que ce ne sont pas les valeurs absolues des niveaux qui ont fait, ici, l’objet d’une analyse, mais plutôt les niveaux de bruit relatifs entre points équidistants à proximité de la limite extérieure du PGS.

Le contexte : la révision du PGS

Reflet de la gêne sonore ressentie au voisinage de l’aéroport, le PGS a pour but de permettre aux riverains subissant la nuisance d'obtenir une aide pour réaliser des travaux d’isolation acoustique. Les modalités d’élaboration des plans d’exposition au bruit ont récemment été modifiées afin de mieux tenir compte de la gêne sonore ressentie par les riverains et d’assurer une protection renforcée au voisinage des aérodromes. Jusqu’à présent, l’indice utilisé était l’indice psophique (IP). Un nouvel indice est désormais utilisé : l’indice Lden, niveau sonore moyen à long terme pondéré A pour les périodes jour, soirée, nuit (L=level, D=day, E=evening, N=night). Les conseils municipaux des communes concernées avaient jusqu'au 30 mai pour se prononcer sur la première mouture du PGS révisé (et basé sur des niveaux limites exprimés en Lden) et formuler leurs doléances auprès du préfet. Ce dernier vient de les transmettre à l’ACNUSA (Autorité de contrôle des nuisances sonores et aériennes), qui émettra son avis après avoir recueilli l'avis de la commission consultative d'aide aux riverains de l'aérodrome. A l'issue de ces consultations, l'arrêté approuvant le P.G.S. est pris par les préfets concernés.

Le PGS comporte trois zones :
- zone I, dite de gêne très forte limitée par la courbe d'indice Lden 70 ;
- zone II, dite de gêne forte entre les courbes Lden 70 et Lden 65 ;
- zone III, dite de gêne modérée entre les courbes Lden 65 et Lden 55.

Conclusions de l’étude

En limite extérieure du projet de PGS, les niveaux de bruit aérien décroissent faiblement avec la distance : entre 0,5 et 1 dB(A) par centaine de mètres au delà de cette limite. Malgré quelques incertitudes liées aux perturbations de sources de bruit locales et aux variations météorologiques, ce résultat indique qu’une approche globale, dépassant le cadre « point par point » de cette campagne-ci, permettrait de nourrir la concertation entre acteurs concernés sur l’élaboration d’un Plan de Gêne Sonore optimal.

L’ODES 94 sur le web

L’Observatoire départemental de l’environnement sonore du Val de Marne est une association loi 1901, mise en place fin 2002, à l’initiative du Conseil général du Val de Marne. Les missions : développer un outil d’évaluation et de suivi de l’environnement sonore du département, sensibiliser, informer, former et conseiller le public, professionnels et particuliers, sur les solutions existantes favorisant la réduction des nuisances sonores, créer et animer un lieu de rencontre et de concertation entre les différents partenaires de la lutte contre le bruit. Depuis peu, odes94.org, le site web de l’ODES, propose des informations spécifiques de la gestion de l’environnement sonore dans le département, dont, notamment, un annuaire départemental des acteurs de la lutte contre le bruit et une rubrique spécifique de la réglementation bruit dans les communes et à l’échelon du département.

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