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Des couloirs aériens plus étroits en région parisienne

L'Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (ACNUSA) a chargé l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Ile-de-France (IAURIF) de réaliser une évaluation quantitative des personnes survolées à moins de 3000 mètres par les avions au départ et à l’arrivée des aéroports de Roissy et Orly. Cette estimation entre dans le champ d’un suivi régulier, de la part de l’ACNUSA, de la mise en œuvre de la réorganisation des couloirs aériens intervenue au printemps 2002. L'objectif est de connaître l'évolution de la situation 2003 par rapport aux anciennes situations de référence : l'été 2000 avant la réorganisation et celle de 2002 après la réorganisation.

L’étude 2003 porte sur la journée du 27 juin 2003 pour la configuration du vent face à l’ouest, sur la journée du 25 juin 2003 pour la configuration face à l'est. La méthode adoptée est identique à celle de l’étude 2002, offrant ainsi toute latitude pour la comparaison des évolutions. Une préparation plus complexe des couches d'informations géographiques avant le lancement des calculs a permis une exploitation des résultats en ajoutant comme indicateur les populations survolées quelle que soit la configuration du vent, c’est-à-dire chaque jour de l’année.

Le nombre d’atterrissages et décollages, 2200 mouvements quotidiens d'avions environ pour les deux plateformes réunies, est resté stable d’une année sur l’autre.

Population survolée

En 2003, environ 2 650 000 habitants du Bassin parisien – dont 2 442 000 Franciliens – sont concernés par des survols inférieurs à 3000 mètres à destination et/ou en provenance des aéroports de Paris-CDG et Paris-Orly : 1 146 000 en configuration face à l'ouest et 1 847 000 en face à l'est. Roissy entraîne quatre fois plus de survols qu’Orly : respectivement 2 161500 et 488 500 personnes sont concernées par des survols inférieurs à 3000 mètres.

Les sacrifiés

Quant aux populations survolées à moins de 3000 mètres quelle que soit la configuration du vent, elles se situent à hauteur de 343 000 habitants pour l’ensemble du Bassin parisien. Plus de 65 300 habitants le sont à moins de 2000 mètres. Quelle que soit la configuration de vent, près de 10 400 personnes sont survolées en permanence à moins de 1 000 mètres : 7690 habitants aux abords de Roissy (600 avions chaque jour, 100 avions chaque nuit), et 2700 aux abords d'Orly (300 avions).

Comparaison entre les situations 2003, 2002 et 2000

Globalement, indique le rapport, la réorganisation des couloirs aériens a entraîné une baisse des populations survolées, surtout entre 1000 et 3000 mètres. Face à l'ouest notamment , où la baisse est de 42% entre 2003 et 2002, soit 825 000 habitants survolés de moins. Cette importante diminution est principalement due à une meilleure délimitation des flux très diffus en 2002, en provenance de l'aéroport Charles-de-Gaulle, dans une zone située au nord-ouest de Paris, quelles que soient les classes d'altitude. Face à l'est, la diminution par rapport à 2002, à hauteur de 25%, épargne 606 000 habitants. Elle tient essentiellement à une diminution de la zone de survol relative à l'aéroport de Paris-Orly, signe d'une appropriation de la réorganisation par le contrôle aérien. Ce nouveau bilan quantitatif confirme, pour l'année 2003, les progrès déjà observés en 2002 en termes de personnes survolées à moins de 3 000 mètres.

Il n'en demeure pas moins que pour la classe d'altitude inférieure à 1 000 mètres, le nombre de personnes survolées reste supérieur aux prévisions annoncées dans le projet proposé par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avant réorganisation. Dans la recherche de solutions pouvant soulager les populations survolées, l'Autorité indépendante rappelle ses recommandations :
- définir et garantir une altitude minimale par paliers afin que les avions ne soient pas trop bas trop tôt ;
- mettre en œuvre chaque fois que possible la procédure dite d’approche en descente continue.

Par ailleurs, on pourra regretter que ce bilan ne rende compte que de la population survolée à moins de 3000 mètres, et non de celle qui entend les avions volant à moins de 3000 mètres. L’estimation, en effet, est basée sur un croisement graphique des données de population avec les traces radar des mouvements d’avions, et correspond donc à une estimation basse. La nette tendance à la baisse reste elle, manifeste, puisque la même méthodologie a été appliquée pour les deux études 2002 et 2003.Communiqué de l’ACNUSA, mercredi 1er décembre 2004 www.acnusa.fr

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