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Nouvelle cartographie air-bruit en Île-de-France

C’est la première cartographie croisée de la qualité de l’air et de l’environnement sonore au sein de la région Île-de-France. Le 28 mai, Bruitparif, l’observatoire du bruit en Ile-de-France et Airparif, association en charge de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, ont fusionné leur travail cartographique.  

L’exposition au bruit est responsable d’un coût social de 43 milliards d’euros au sein de la région. La pollution de l’air est, quant à elle, responsable de 7 900 décès prématurés par an. La co-exposition air-bruit est donc un enjeu majeur pour le territoire. Airparif et Bruitparif ont donc élaboré ensemble une cartographie combinée de la pollution sonore liée aux transports et de la pollution de l’air, en développant un indice de co-exposition via une méthode originale. Ces cartographies, mises à disposition des collectivités et des citoyens, identifient les zones préservées de ces pollutions et qu'il convient de protéger, et celles fortement exposées où des mesures d'atténuation seraient les plus efficaces.

Ces cartes distinguent les zones principalement concernées par les problèmes de qualité de l'air (en bleu moyen et bleu foncé), les zones principalement concernées par le bruit (en gris moyen et gris foncé), les zones où un type de nuisance l'emporte sur l'autre (en brun pour le bruit et en violet pour l'air) et, enfin, les zones de co-exposition marquée aux deux pollutions (situation altérée en jaune et très dégradée en rouge). Les zones préservées des deux pollutions sont quant à elles représentées en bleu clair. Il est possible de zoomer sur les cartes depuis la plateforme dédiée https://carto.airparif.bruitparif.fr. Elles seront mises à disposition dans le cadre des travaux du Plan régional santé environnement 4 d’Île-de-France (PRSE4). 

Pour les collectivités, elles peuvent s’avérer utiles notamment : 

  • pour élaborer des nouveaux plans d’urbanisme, en facilitant l’identification des zones de calme et de moindre pollution de l’air à préserver, et des zones qui présentent des niveaux de pollution de l’air et de bruit les plus dangereux pour la santé, où des mesures de prévention et d'atténuation devraient être mises en place.
  • pour faciliter l’évaluation de l’efficacité des politiques publiques dans la durée, en rendant visibles celles qui sont efficaces tant sur le plan de la pollution de l’air que de la pollution sonore (pistes cyclables, report de la voiture vers des transports en commun, électrification des véhicules…).
  • pour suivre certaines actions de lutte contre une des pollutions pour lesquelles les données manquent encore quant à leur effet sur la seconde pollution.

487 communes touchées par les deux pollutions 

Ces cartographies montrent que 487 communes (38 % des communes d’Île-de-France) ont sur leur territoire plus de la moitié de leur population exposée simultanément à une qualité de l'air dégradée et à des niveaux importants de bruit. Une grande partie de ces collectivités sont situées dans le cœur dense de l’agglomération parisienne - notamment Paris, les collectivités de petite couronne et particulièrement celles situées à proximité des aéroports. La co-exposition air-bruit y est particulièrement forte à proximité (100 à 200 mètres) des grands axes routiers. Globalement, 9,7 millions de Franciliens (soit 80 % de la population d’Île-de-France) seraient concernés par une exposition simultanée aux pollutions sonores et atmosphériques à des niveaux qui excèdent fortement les recommandations de l’OMS.

Au contraire, dans 316 collectivités, la quasi-totalité de la population est relativement épargnée et par la pollution de l’air et par les nuisances sonores, avec des concentrations de polluants de l’air et des niveaux de bruits proches des seuils recommandés par l’OMS. Il s’agit pour la plupart de communes situées au sein des départements de la grande couronne et qui ne sont pas concernées par des survols d’aéronefs à moins de 2000 mètres d’altitude.

La co-exposition n’est pas forcément la norme

Certaines zones sont concernées par la pollution sonore, mais peu par la pollution de l’air, notamment celles situées à proximité des voies ferrées dans la moitié sud de la région Île-de-France, ainsi que celles qui sont affectées par les survols à destination et en provenance des aéroports de Paris-Orly et de Paris-CDG et qui sont situées en dehors du cœur dense de l’agglomération parisienne.

En revanche à Paris et dans les communes limitrophes, la co-exposition à la pollution de l’air et à la pollution sonore est très forte à proximité du boulevard périphérique et des grands axes routiers. Dans les grands parcs parisiens et dans certains îlots du centre-ville, les niveaux de pollution de l’air restent élevés, mais la pollution sonore liée aux transports est peu présente. La situation est légèrement meilleure dans certaines zones, telles que les bois de Vincennes et de Boulogne, ainsi que dans certains quartiers du sud-ouest de Paris.

Source : Cartographie air-bruit – Bruitparif – mai 2024 : htps://carto.airparif.bruitparif.fr

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